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Le blog dj catch
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30 novembre 2008

Un gouvernement de coalition, c'est quoi ça

I.J.K.L. La plupart de vous ont entendu parler du branle bas de combat à Ottawa, la semaine dernière. Peut-être, vous êtes-vous demandé de quoi il s’agissait. Sans être un expert, je peux vous dire ce que j’en comprends. D’abord un peu d’histoire, en 2003, Jean Chrétien a établi un plafond aux contributions aux partis politiques, soit un maximum de 5000 dollars par individu ou entreprise. Afin de compenser la perte de revenus aux partis politiques, il a instauré une allocation de 1.95 dollars par vote.

En arrivant au pouvoir, Stephen Harper a réduit la contribution maximale à 1100 dollars, sans toutefois compenser en augmentant l’allocation par vote. Jeudi dernier, Stephen Harper annonçait qu’à partir du 1er avril 2009, il éliminerait complètement l’allocation du gouvernement aux partis politiques. Bien sûr, le parti conservateur aussi est atteint par cette règle, mais né d’alliance de mouvements populistes financés à coup de petites contributions les coffres de ce parti sont bien pleins. Alors bien que les changements priveront le parti conservateur de 10,2 millions par année, sa survie n’est pas en danger. Il en est tout autrement pour le parti libéral du Canada qui historiquement a bénéficié d’importantes donations de la part d’entreprises.

On pourrait croire que Stephen Harper veut sauver des fonds publics dans une économie de récession, en effet, ses changements sauveront 27 millions au gouvernement. Par contre, pour un premier ministre empressé de redresser l’économie, il a choisi d’attendre le prochain budget pour mettre en place des mesures de relance de l’économie contrairement aux autres démocraties occidentales qui se sont empressés de le faire. De plus, il est surprenant que Stephen Harper, avec son grand souci d’économie…, ait choisi d’augmenter son cabinet de 11 membres avec toutes les dépenses que cela implique.

L’opposition croit que le gouvernement devrait mettre en place des mesures économiques de manière à mieux faire face à la crise financière. De plus, les autres partis rejettent la proposition du premier ministre d’éliminer la contribution publique aux partis politiques. Ces questions pourraient faire l’objet d’un vote de confiance. Suite à un vote de non confiance de la part des partis d’opposition, le gouvernement conservateur pourrait être renversé. Un gouvernement renversé si rapidement après le début de son mandat n’aurait pas nécessairement le droit d’en appeler à un nouveau scrutin.

Jean_HarperLe gouvernement devrait alors se tourner vers la gouverneur générale Michaëlle Jean qui pourrait inviter le parti libéral et le parti néo-démocratique et le Bloc québécois à former un nouveau gouvernement, donc un gouvernement de coalition. D’ailleurs, on rapporte que Jean Chrétien et Ed Broadbent ont déjà passé les journées de jeudi et vendredi à négocier les termes d’une entente potentielle entre libéraux et néo-démocrates.

Michaëlle Jean se trouverait en terrain inconnu puisque aucun gouvernement canadien n’a été remplacé dans de telles circonstances. En 1985, il y a eu un exemple, en Ontario, où un gouvernement conservateur minoritaire avait été défait très tôt dans son mandat et il y avait eu une entente entre David Peterson et Bob Rae. Le lieutenant gouverneur avait nommé le libéral, David Peterson, premier ministre. Ce n’était toutefois pas une vraie coalition puisque les néo-démocrates n’avaient pas occupé de poste au sein du cabinet.

Même si le Canada n’a aucun exemple de véritable gouvernement de coalition, cette formule politique est relativement commune ailleurs dans le monde, comme en Europe. En effet, la chancelière d’Allemagne, Angela Merkel, dirige une coalition. Par contre, les analystes politiques disent que le système politique des pays où il y a des coalitions, sont différents du nôtre et leurs chances de succès supérieures.

Depuis vendredi, le premier ministre Harper travaille fort à tenter de trouver la solution idéale pour éviter que son gouvernement ne soit renversé par une motion de non confiance de la part de l’opposition coalisée. Sa première décision a été de retarder le vote d’une semaine, soit jusqu’au 8 décembre afin d’avoir plus de temps pour désamorcer la crise. Aussi, il est prévisible que le gouvernement annonce que le budget sera devancé afin de faire cesser les accusations d’inaction.

Samedi, le ministre des Transports, John Baird a déclaré que le gouvernement Harper choisirait de reculer face à la mesure voulant l’élimination de la contribution gouvernementale aux partis politiques. Par contre, Gilles Duceppe maintient que le recul de Harper ne changera pas sa décision  et que son parti entend toujours voter contre l’énoncé économique entre autres parce qu’il ne contient aucune provision en rapport avec les secteurs manufacturier et forestier.    

Une des stratégies de Stephen Harper est que les conservateurs inondent les média et rappèlent au public qu’un gouvernement doit être élu et non déterminé dans les coulisses. Toutefois, comme le rappelle Gilles Duceppe, en 2004, Stephen Harper avait lui-même signé une lettre énonçant des intentions de former un gouvernement de coalition en cas de chute du gouvernement libéral minoritaire de Paul Martin. C’est fou comme ça fait changer d’opinion d’être au pouvoir!

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